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Quand une étoile s’élève : hommage à Grandmother Medicine Song

Photo du rédacteur: LorraineLorraine

Vendredi 17 janvier, à 9h30, une étoile est montée au ciel, emportant avec elle l’âme lumineuse de Grandmother Medicine Song.

 

Grandmother Medicine Song était une femme unique, une gardienne de la sagesse Hopi, une âme ancienne qui portait en elle les chants et les enseignements de sa culture. Elle était pour moi un guide, un être lumineux sur mon chemin spirituel. Sa présence était un mélange de douceur et de force, empreinte d’amour, de générosité et d’une joie qui semblait provenir directement de sa connexion profonde à la Terre.


Ce dessin, choisi par Jérémie pour sa photo ces derniers mois, symbolise la toile de la vie, un écho à l’héritage de Grandmother Medicine Song. Aujourd’hui, il reste à jamais lié à son souvenir.
Grandmother Medicine Song comme Spider Woman, tisseuse de la toile de la vie 

Elle m’a appris à regarder au-delà des apparences, à éteindre les jugements inutiles, et à m’enraciner fermement dans la terre, à « take a stand », à trouver la force d’être authentique. Avec elle, j’ai appris à incarner ma mission de vie, à embrasser mes ombres et mes lumières, et à danser avec les énergies changeantes de la vie, comme le vent danse avec les feuilles.

 

Son départ a été une onde de dualité au creux de mon âme. Une tristesse profonde m’a envahie, le chagrin de ne plus entendre sa voix, de ne plus sentir sa présence. Et pourtant, au milieu de cette peine, une joie douce s’est levée : celle de la savoir enfin libre. Son corps, qu’elle portait avec tant de courage malgré la souffrance, pouvait enfin se reposer. Elle s’en est allée légère, comme un nuage qui danse avec le vent, ainsi que le murmurent les anciens Hopis.

 

Le choc du deuil : un voyage au cœur de soi

 

Au-delà de la douleur, je ressens un vide qui semble parfois étouffer tout le reste. Mais le deuil, je l’apprends, est aussi un processus de transformation. La psychologie nous enseigne qu’il traverse plusieurs étapes : le choc, le déni, la colère, la tristesse, puis l’acceptation. Ces étapes ne sont pas linéaires. Elles s'entrelacent, se répètent, nous bouleversent pour mieux nous reconstruire.

 

En regardant mes larmes couler pour elle, j’ai senti qu’elles portaient une ambivalence profonde. Elles étaient à la fois un hommage d’amour et une expression de ce vide immense qu’elle laisse derrière elle. Ce silence, où je ne peux plus échanger avec elle, où ses réponses lumineuses ne viendront plus guider mes pas, m’a confrontée à ma propre solitude. Et pourtant, dans ce vide, résonne aussi une invitation : celle d’apprendre à écouter autrement, dans le murmure du vent, dans le chant des oiseaux, ou dans le silence des nuits étoilées.

 

Très vite, des peurs ont émergé, comme des ombres au bord de la lumière : la peur d’être seule face à mes décisions, la peur de perdre d’autres êtres chers. Ce vide m’a forcée à explorer mes propres angoisses, à reconnaître dans cette tristesse un miroir de mes vulnérabilités. Ce deuil n’était pas seulement le sien, mais aussi celui des départs que je n’avais pas encore pleinement traversés, comme celui de mon ancienne « Maestra ».

 

Son absence a réveillé en moi des craintes pour l’avenir : la perspective des deuils à venir, ceux de mes parents, ces pertes inévitables qui tissent la trame de l’existence. Mais également une peur plus intime : celle de ne pas pouvoir préserver et transmettre ses enseignements, comme si l’absence de sa voix risquait de tarir la source vive de son savoir.

 

Sortir des ténèbres : l'abandon à la foi

 

Face à ces peurs tapies dans l’ombre, j’ai compris que les écouter revenait à me perdre en elles, à m’enfermer dans un labyrinthe d’obscurité, de doutes et de chagrin. Alors, très vite, j’ai choisi de faire taire ces voix qui murmurent l’angoisse. J’ai fermé les yeux et me suis abandonnée dans la foi. Il n’y avait qu’une seule issue : m’en remettre entièrement au Créateur. Dans cet abandon, j’ai senti un apaisement profond, comme si une main invisible venait poser un baume sur mon cœur meurtri. La foi m’a offert une lumière dans l’obscurité, un chemin où avancer malgré la douleur, avec la certitude que tout fait partie d’un dessein plus vaste.


Un nuage de lumière avec des dessins de géométrie sacrée qui symbolise la source, la lumière et la foi. Une vision intemporelle où l'invisible devient tangible, rappelant la connexion éternelle entre l'univers et l'âme humaine.
Souffle sacré 

 

Le cercle de la vie : honorer le cycle éternel

 

Je me suis demandée comment honorer ma douleur sans m’y perdre, comment transformer ce chagrin en une offrande digne de l’héritage de Grandmother Medicine Song. Elle me revient alors en mémoire, lumineuse et sereine, avec ces mots qu’elle répétait souvent : « La vie est un cercle. Ce qui semble être une fin n’est qu’un nouveau commencement. » Ces paroles m’invitent à me connecter à la sagesse profonde de la roue de médecine.

 

Dans cette roue, chaque direction, chaque saison, incarne une étape du voyage humain : la naissance, la croissance, l’âge adulte et la sagesse des anciens. Ce cycle éternel m’enseigne que le deuil n’est pas une fin, mais une transformation, une porte qui s’ouvre vers une autre forme de présence. Grandmother Medicine Song, dans sa sagesse, n’a jamais quitté ce cercle. Dans 21 jours, elle rejoindra la position du Nord, là où résident les ancêtres, et continuera de veiller depuis cette direction sacrée. Elle danse encore, avec ceux qui l’ont précédée, éclairant nos pas d’une lumière douce et intemporelle.

 

Transformer la douleur en lumière : les enseignements du deuil

 

Dans ce processus, je me suis rappelé une vérité essentielle : chaque instant que nous partageons est un cadeau précieux. L’amour que nous offrons aujourd’hui devient la lumière qui éclaire les jours à venir. Chaque sourire, chaque mot tendre, chaque étreinte sont des graines que nous semons dans le champ infini de la mémoire. Ce champ, nourri par nos gestes d’amour, devient un refuge intemporel où nos liens perdurent, même au-delà de l’absence.

 

Le départ de Grandmother Medicine Song m’a rappelé l’importance de vivre pleinement, de dire à ceux que j’aime combien ils comptent pour moi et d’habiter le moment présent. Car le temps est fragile, et cet instant est tout ce que nous avons.

 

Son absence me murmure: aimer sans retenue, c’est aussi accepter la vulnérabilité d’un cœur ouvert, prêt à accueillir la joie comme le deuil. C’est reconnaître que nos liens ne se brisent pas avec le temps ; ils évoluent, se transforment, trouvent de nouvelles façons de nous toucher et de nous inspirer.


Une femme visionnaire qui danse avec les nuages, les rivières et les étoiles. Présente partout dans le souffle du vent, elle symbolise le passage de l’âme et la connexion avec l’infini.
La danse de l'âme de Grandmother Medicine Song 

Honorer son départ, perpétuer sa lumière

 

Grandmother Medicine Song n’a pas quitté ce monde. Elle danse encore dans le souffle du vent, dans le chant des rivières, dans la lumière des étoiles. En célébrant son héritage, nous gardons vivant son message : vivre avec amour, gratitude, et respect pour le cercle sacré de la vie.

 

Son départ n’est pas une fin, mais une invitation à incarner pleinement les enseignements qu’elle portait. À travers ses paroles et ses chants, elle a semé en nous des graines de lumière. Aujourd’hui, c’est à nous de les faire germer, de transmettre cette sagesse et d’honorer ces liens sacrés qui ne disparaissent jamais. 

 

Lors de notre dernière conversation, elle m’a confié : « Je suis la danse. » Et désormais, elle s’élève dans chaque mouvement, dans chaque vibration de vie. Elle danse dans le souffle du vent, dans le chant des rivières, dans la lumière des étoiles. Et moi, je danse avec elle, à chaque instant où je célèbre son héritage, où je me connecte à sa sagesse.

En dansant, nous gardons vivant son message : vivre avec amour, gratitude et respect pour le cercle sacré de la vie. « May we walk in beauty. »  (Que nous puissions marcher dans la beauté.)

 

AHO

ASKWALI (merci)

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